DE HENRI III. [l577]                         lJ^7
En ce mois, les écus sols, nonobstant les ordon­nances du Roy, se mettoient à Paris pour quatre livres cinq sols ; à Orleans et autres villes du royaume, l'écu se mettoit pour cinq et six livres, et le teston pour trente et trente-cinqsols ; et ce. à cause du peu d'argent et d'or qu'on disoit qu'il y avoit en France, mais prin­cipalement à cause de la disette de la monnoye, dont on ne pouvoit recouvrer en façon que ce fût.
En ce me mois Pybrac présenta ses lettres à Ia cour, pour être mis en possession de l'état dont il avoit été pourvû après la mort de M. Hennequin ; laquelle fit réponse que ledit etat ptoit surnuméraire, et de. nouvel creé, et devoit estre supprime par l'avis même dudit sieur de Pybrac, qui, étant avocat du Roy, en avoit requis la suppression; et fit sur ce la cour remon­trances au Roy, lequel sans y avoir égard leur envoya lettres de jussion très-expresses, et un édit de rétablis­sement dudit etat, lequel fut vérifié le 2 3, et peu après ledit Pybrac instalé.
La demoiselle de Châteauneuf, l'une des mignonnes du Roy, avant qu'il allast en Pologne, s'étant mariée par amourettes avec Antinotti, florentin, comite des galères à Marseille, et l'ayant trouvé paillardant, le tua virilement de sa propre main.
Le samedy 5 d'octobre, l'edit de pacification entre le Roy d'une part, et les huguenots et catholiques surnommés mécontents d'autre, fut publié à son de trompe, et le 8 rifié au.parlement; dont le peuple témoigna peu de joye, et les gens d'Eglise encore moins ; témoin le sermon de frere Poncet, docteur, curé de Saint-Pierre des Arsis, et un des, plus renom.-. mes prédicateurs de Paris,, dans l'eglise de Saint-Sul-
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